Les points clés du contrat de mariage séparation de biens 🔍💍

contrat de mariage et séparation de biens

Contrat de mariage séparation de biens : le contrat de mariage permet d’organiser son régime matrimonial. Cependant, différents régimes matrimoniaux existent. Ils sont au nombre de quatre, et vous confèrent tous des droits distincts. Le choix d’un régime s’oriente selon vos préférences personnelles et celles de votre conjoint.

💡 Il est très important, pour les couples qui souhaitent se marier, de comprendre les régimes maritaux. Cette décision peut, en effet, façonner leur avenir financier et personnel. C'est la protection du conjoint survivant en cas de décès, qui est directement impactée selon le régime choisi. Cette décision déterminera si ce dernier bénéficiera d'une part substantielle (considérable) du patrimoine ou d'une sécurité financière limitée. De plus, en cas de divorce, le système choisi détermine la manière dont les biens accumulés pendant le mariage seront répartis. Cela peut avoir un impact majeur sur les actifs familiaux et les implications financières.

Laissez-nous vous présenter, dans cet article, le contrat de mariage de séparation des biens.

 

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Sommaire

En quoi consiste le contrat de séparation des biens ?

Premièrement, il faut savoir qu’un régime correspond à un mode de gestion du patrimoine. Dans ce cas précis, il ne s'agira pas d'un patrimoine commun. Il s'exerce tout au long de la durée du mariage. Ainsi, il consiste à ce que les époux demeurent propriétaires du capital respectivement acquis avant et durant le mariage. Autrement dit, le couple n’a pas de capital commun. Par ailleurs, cet accord est celui utilisé par défaut en cas de Pacs. Ce contrat est encadré par des règles, dont l’article 1536 du Code Civil nous délivre la définition juridique suivante :

« Lorsque les époux ont stipulé dans leur contrat de mariage qu’ils seraient séparés de biens, chacun d’eux conserve l’administration, la jouissance et la libre disposition de ses biens personnels. Chacun d’eux reste seul tenu des dettes nées en sa personne avant ou pendant le mariage, hors le cas de l’article 220. »

De ce fait, la séparation de biens permet à chaque conjoint de gérer l’intégralité de sa richesse comme bon lui semble. Sans jamais avoir besoin de l’aval de l’autre. Ce droit s’applique donc sur des biens immobiliers. Les conjoints peuvent recourir à l'achat ou, dans le cas d'un conjoint propriétaire, la vente d'un bien de manière unilatérale. Toutefois, la vente d’un bien immobilier sans l’accord de l’autre époux est impossible s’il s’agit d’une résidence familiale.

Comme vous pouvez sûrement vous en douter, aucun partage des biens n’est effectué. Et cela se traduit également en cas de divorce, où chaque personne dispose de son capital et en récupère l’intégralité. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le système de la séparation des biens n’empêche aucunement les époux de faire une acquisition commune. Le capital dont l’acquisition a été réalisée de manière commune est alors acquis en indivision. Les parts correspondent à l’apport respectif de chacun. Afin d'éviter les conflits en cas de divorce, l'acte de vente doit clairement spécifier ce que chacun a apporté. Cela implique de détailler les montants financiers investis par chaque partie. De plus, il doit mentionner leur part dans le remboursement du crédit immobilier.

Ainsi, les seules exceptions de partage possible se trouvent en cas :

  • de compte courant en commun
  • de bien acquis en indivision par les époux

définition du contrat de mariage séparation de biens

Comment établir ce contrat ?

Afin d’établir un tel engagement, l’intervention d’un notaire est nécessaire. Voici le processus :

1. Prise de Décision Conjointe : Tout d'abord, le couple doit discuter et prendre une décision commune. La séparation de biens est une décision qui nécessite l'accord des deux parties. Ils doivent être conscients des implications de ce régime.

2. Consultation d'un Notaire : Une fois la décision prise, ils doivent consulter un professionnel. Les notaires sont des professionnels du droit compétent pour rédiger des contrats de mariage et d'autres documents juridiques. Les époux peuvent choisir un professionnel de leur choix ou se rendre dans un cabinet spécialisé en droit de la famille.

3. Entretien avec le Notaire : Lors de la consultation, le couple discutera de ses besoins, de ses préférences et des détails spécifiques de l'accord. Il expliquera en détail les implications légales et les options disponibles.

4. Rédaction du Contrat : Le professionnel rédigera le contrat de séparation de biens en tenant compte des souhaits des époux. Il stipulera clairement la propriété unique du patrimoine pour chaque conjoint et les responsabilités financières de chacun. La richesse acquise après le mariage sera également mentionnée. Des dispositions spécifiques seront prises pour les attribuer précautionneusement à chacun.

5. Signature du Contrat : Une fois qu'il est rédigé, les époux le signeront en présence du notaire. Cette signature atteste de leur accord et de leur compréhension des termes.

6. Enregistrement du Contrat : Il sera enregistré auprès des autorités compétentes, assurant ainsi sa validité et son exécution conformément à la loi.

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La fiscalité, une exception ce l'accord

Elle représente une exception notable au sein de ce système de séparation de biens. En théorie, la séparation des biens devrait s'appliquer à tous les aspects du mariage, y compris la fiscalité. Cependant, la réalité fiscale diffère puisque le mariage entraîne la création d'un foyer fiscal unique. L'imposition est évaluée sur la base d'un seul revenu imposable combiné. Les revenus de chaque conjoint sont additionnés, et les deux conjoints sont imposés ensemble en fonction de ce revenu global. Cette règle s'applique même si le capital et les dettes sont séparés.

Cependant, pour pouvoir être imposés individuellement le couple ne doit pas vivre sous le même toit. Par conséquent, les charges fiscales ne sont généralement pas séparées dans ce régime, sauf si les époux résident séparément.

Cette exception fiscale souligne l'importance de bien comprendre les implications financières et fiscales de ce type d'accord. Cet élément peut imposer une forme d'interdépendance financière lorsqu'ils vivent sous le même toit. Il est donc essentiel pour les époux de se renseigner auprès d'un conseiller fiscal, un avocat ou un notaire pour anticiper les conséquences fiscales.

La séparation des biens et la succession

Dans ce cas, seul un bien propre à l’individu défunt est transmissible au conjoint resté en vie. Ce contrat stipule également que cet époux peut récupérer un quart du capital. Alors que soumis à d'autres systèmes, il pourrait en récupérer la moitié. Pour faire face à cet inconvénient, il est tout de même possible de modifier son régime lors de la préparation de sa succession. Ainsi, ses droits sont protégés.

Exemple : Prenons l'exemple de Jean et Marie, un couple marié sous le régime de séparation des biens. Lorsque Jean décède, Marie, en tant que conjoint toujours en vie, a droit à un quart du capital de Jean. Cependant, Marie souhaite une part plus importante pour sécuriser son avenir financier. Ils décident donc de modifier leur régime matrimonial. Ils passent d'un régime de communauté plus avantageux pour les droits du conjoint survivant. Ce qui lui assure une meilleure protection dans le cas où elle perdrait Jean.

Pourquoi opter pour ce type de contrat ?

Plusieurs arguments tendent en faveur du régime de la séparation de biens. D’une part, il faut reconnaître que ce dernier permet de conserver une complète et véritable indépendance quant à son époux. C’est notamment le cas sur le point de vue financier, malgré l’exception que constitue la fiscalité. Deux mariés selon ce régime peuvent donc jouir de leurs dépenses et de leur capital selon leur bon vouloir. Ce qui peut-être une forme de liberté. Cet engagement apporte également une forme de sécurité en cas d'entrepreneuriat par exemple. De cette façon, en cas de liquidation de l'entreprise, les personnes impliquées peuvent être certaines que les créanciers ne pourront pas toucher le capital des mariés et de leur famille.

Enfin, cet accord est le plus pratique en cas de divorce. Il évite le partage de chaque bien selon des parts et des conditions spécifiques. Cela représente un gain de temps et d’énergie incontestable. En cas de famille recomposée, ce régime est tout aussi utile. Il permet de conserver les biens et de protéger de potentiels enfants.

Quels sont les inconvénients d'un contrat de mariage séparation de biens ?

  • Le cas où l’un des conjoints n’a pas exercé d’activité professionnelle pendant le mariage.
  • Rédaction d'un contrat de mariage devant un notaire.
  • La séparation des dettes n’est pas totale.
  • Le cas du compte bancaire commun.
Démuni en cas de divorce sans activité proSi l'un des conjoints n'a pas travaillé pendant le mariage, il peut se retrouver financièrement vulnérable en cas de divorce.
Formalités notariales & coûts élevésUn contrat de mariage doit être rédigé devant un notaire. Cela implique des démarches complexes et des frais notariés importants.
Engagements pour les dettes liées aux enfantsLes dettes liées à l'entretien & l'éducation des enfants engage chaque conjoint. La séparation des dettes n'est pas totale.
Difficultés de partage des comptes communsSur un compte commun, le partage des fonds peut être source de conflits. Il est difficile de déterminer la part de chaque conjoint.

Les autres régimes matrimoniaux possibles

régime matrimonial séparation de biens

La séparation de biens est un régime matrimonial français, mais il n'est pas le seul existant. En effet, il en existe trois autres en France. Ce sont les suivants :

  • Le régime de la communauté réduite aux acquêts (régime légal) :
    • Le capital acquis avant le mariage reste des biens propres. Ceux acquis pendant le mariage sont mis en commun.
    • En cas de divorce ou de décès, le patrimoine commun est partagé entre les conjoints. Le capital propre reste la propriété exclusive de chaque conjoint.
    • C'est le régime légal par défaut qui s'applique en l'absence d'un contrat de mariage spécifique.
  • Le contrat de la communauté universelle :
    • Dans ce régime, toute la richesse est considérée comme des biens communs du couple.
    • En cas de divorce ou de décès, l'ensemble de la richesse est partagé.
    • Ce régime offre une totale communauté du capital et est souvent choisi pour renforcer la protection du conjoint en vie.
  • La participation aux acquêts :
    • La participation aux acquêts est un régime hybride qui combine des éléments de la séparation de biens et de la communauté réduite aux acquêts.
    • Le capital acquis avant le mariage demeure la propriété de chaque conjoint. Le capital acquis pendant le mariage est soumis à un mécanisme de partage.
    • Lors de la dissolution du mariage, un calcul est effectué pour déterminer la croissance du patrimoine de chaque conjoint pendant le mariage. La moitié de cette croissance est partagée.

 

ℹ️ Bon à savoir : Il sera totalement possible de changer de régime matrimonial en cours de route. Pour ce faire, il faudra faire appel à un notaire. Il sera chargé de rédiger une nouvelle convention.

 

🤓 Ce qu'il faut retenir le contrat de mariage :
  • Il existe plusieurs types d'union.
  • Le régime de séparation des biens permet de conserver une complète et véritable indépendance quant à son époux.
  • Il est impératif de le rédiger devant un notaire.

 

Merci pour votre lecture 💚

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