Maison autonome : définition, tout savoir pour la construire

maison autonome : indépendant en énergie

Maison autonome : catégorie de constructions spécifiques à usage d'habitation qui est autosuffisante face aux réseaux de distributions des fournisseurs traditionnels. Les matériaux utilisés, les isolants ainsi que les équipements techniques permettent de réduire considérablement les factures énergétiques des ménages qui y habitent. Comment la construire ? Comment transformer son habitat actuel en autosuffisant ? Quel est son coût ? Toutes les réponses ici !

Sommaire

Qu’est-ce qu’une maison autonome ?

La maison autonome est une catégorie de biens immobiliers capables de produire individuellement l’ensemble des ressources énergétiques nécessaires à son habitation. On l’appelle également « maison autosuffisante », qui n’est reliée à aucun réseau énergétique des fournisseurs comme EDF, ENGIE ou les réseaux de distribution de l’eau. Les énergies produites par ce nouveau type de constructions sont :

  • L’eau chaude sanitaire et potable pour une finalité domestique
  • L’électricité afin de faire fonctionner les appareils électriques ainsi que l’éclairage
  • La production de chaleur en période hivernale

Pour développer le plus rapidement possible son indépendance sur le plan énergétique, la maison autonome doit utiliser 5 types d’énergies renouvelables :

  • La biomasse
  • L’énergie hydraulique
  • L’énergie solaire
  • L’énergie éolienne
  • La géothermie

Selon le coût des installations choisies par le propriétaire, l’autonomie énergétique peut être soit totale, soit partielle. Il se peut par ailleurs que pour des difficultés d’installation des systèmes que certains ménages préfèrent garder une partie de leur dépendance à des réseaux.

Sur le moment, la construction d’une maison autosuffisante représente un coût bien supérieur qu’une maison individuelle classique. Cependant, il s’agit d’une solution avantageuse sur le long terme. Les factures d’énergies seront moins élevées que celles d’une maison classique notée F ou G sur le diagnostic immobilier de performance énergétique.

ℹ️ Bon à savoir : il ne faut pas confondre la maison autonome avec la maison passive, qui couvre elle-même ses besoins en énergie et qui a des objectifs de résultat avec la réglementation thermique 2012, puis RE 2020. La construction doit répondre à un cahier des charges strictes, ce qui n’est pas obligatoire pour la maison autosuffisante.

Voici quelques points positifs qu’apporte une maison positive :

  • Construire une maison écologique apporte un certain confort de vie qui améliore le bien-être
  • L’empreinte carbone est drastiquement réduite et fait gagner de la valeur immobilière au logement
  • Les factures d’énergies sont inexistantes car vous n’êtes pas dépendant de réseaux de fournisseurs

Gardez toutefois en tête quels inconvénients qui peuvent intervenir à n’importe quel moment :

  • Si un dysfonctionnement apparaît, la maison n’est pas raccordée à un relais pouvant prendre le relais
  • Les opérations de contrôle, d’entretien et de maintenance des équipements sont plus nombreux
  • Le bien ne peut pas être construit sur n’importe quel terrain, il faut de l’espace

Comment faire une maison autonome ?

Si vous souhaitez rendre votre maison autonome en production d’énergie, vous devez avoir recours à des installations particulières. Ces dernières dépendent de plusieurs critères, dont l’emplacement géographique de votre bien ainsi que son exposition. Il existe également plusieurs solutions vertes pour produire de l’énergie.

La première solution, pour produire de l’électricité de façon autonome, est d’opter pour des outils qui demandent un fort investissement à l’instar de :

  • L’éolienne dit domestique : la production électrique avec le vent est une solution rentable pour un ensemble de maisons. Individuellement, elle l’est beaucoup moins.
  • La turbine hydroélectrique : elle permet de produire de l’électricité grâce à la proximité de sources d’eau, mais le bien doit également se trouver proche de ces sources hydrauliques
  • Les panneaux photovoltaïques qui utilisent l’énergie solaire pour produire de l’électricité, il s’agit de la solution la plus économe et simple à mettre en place

La deuxième énergie à produire, l’hydraulique, est possible pour une maison autonome avec deux équipements spécifiques. Le premier est celui du récupérateur d’eau de pluie qui est le plus courant parmi les maisons autonomes. La deuxième solution est la construction d’un ouvrage, à l’instar d’un puits, qui capte les eaux souterraines.

Avec les deux équipements, vous devez aussi prévoir un système de filtrage et de stérilisation. De plus, la récupération des eaux doit être réalisée dans le respect de la législation française.

ℹ️ Bon à savoir : en France, l'autosuffisance en eau est impossible, même si elle est théoriquement possible : le raccordement au réseau national d'eau est obligatoire, et l'utilisation des eaux de pluie pour l'eau potable est interdite.

Enfin, concernant le chauffage sans électricité ou gaz, le recours au bois est fortement recommandé pour chauffer une maison autonome. En effet, il s’agit d’un combustible très apprécié pour les constructions autosuffisantes. Pour avoir un système de chauffage performant, il faut avoir recours aux équipements suivants :

  • Un poêle à accumulation ou poêle à restitution lente de chaleur qui stocke la chaleur dans sa masse après une forte flambée.
  • Un poêle à granulés hydro qui a une double fonctionnalité : à la fois chaudière et installation centrale de chauffage (radiateurs, chauffe-eau)
  • Une chaudière à granulés de bois : même fonctionnement qu’une chaudière au fioul, mais produit en plus de l’eau chaude sanitaire
  • Une pompe à chaleur : elle absorbe les calories dans l’air, le sol ou l’eau pour les restituer sous forme de chaleur par des émetteurs (radiateurs ou sol chauffant)

La combinaison de plusieurs sources d'énergie renouvelables est intéressante, car ce sont des sources intermittentes qui ne peuvent pas fonctionner simultanément, notamment l'éolien et le solaire.

Le système de chauffage autonome principal peut être raccordé à l'unité de production d'eau chaude sanitaire. Une autre option consiste à installer un chauffe-eau solaire. Des plaques chauffantes placées sur le toit de la maison vont capter le soleil puis chauffer l'eau stockée dans la cuve. Concernant l'assainissement, dans 90% des cas, la solution utilisée est une toilette sèche avec des déchets biologiquement maîtrisés.

Comment transformer sa maison en maison autonome ?

La première chose à laquelle penser pour transformer son habitat en maison autonome, également appelée maison autosuffisante, est le choix de l’isolation et des matériaux. En effet, la chaleur produite à l’intérieur et celle qui provient de l’extérieur du logement doivent répondre aux besoins de chauffage et au confort d’été.

Le choix des matériaux doit se porter tout particulièrement vers ceux qui permettent d’optimiser la performance énergétique, critère incontournable du parc immobilier français depuis l’entrée en vigueur du DPE (Diagnostic de performance énergétique). Ces matériaux disposent à la fois de qualités thermiques certaines et d’un impact positif sur l’environnement :

  • Le bois : grand favori des matériaux pour le chauffage. Ses côtés positifs sont le design et l’aspect qu’il dégage.
  • La brique en terre cuite : elle dispose d’une esthétique traditionnelle en plus d’une forte isolation
  • Le béton de chanvre : il s’agit d’un matériau biosourcé et fun, qui dispose d’une inertie à la fois acoustique et thermique
  • Le béton cellulaire : fabriqué avec des matières naturelles, il permet au bien de gagner en étanchéité à l’air ainsi que d’augmenter drastiquement les performances sur la consommation énergétique

En plus du choix des matériaux, le constructeur d’une maison autonome doit avoir une vigilance accrue sur l’isolation thermique extérieure et interne. L’objectif est de limiter au maximum les pertes de chaleur, ou pertes thermiques, responsables d’une plus forte consommation d’énergie.

En définitive, l'autonomie dépend de l'évacuation et de l'élimination des eaux usées et des déchets organiques. Les eaux usées peuvent être traitées par épuration végétale, après passage dans des bassins de décantation et de filtration, les eaux traitées peuvent être recyclées et traitées avec des plantes en bout de chaîne.

Le compostage ou le lombricompostage éliminera les déchets organiques ; deux bacs à litière sont nécessaires, dont un doit être laissé inutilisé pendant six mois consécutifs. Le compost enrichira les plantations et fournira de la nourriture aux habitants des habitations autonomes.

Maison autonome prix

Comme dit précédemment, le coût de construction d’une maison autonome est supérieur aux autres bâtiments à usage d’habitation. Les matériaux de meilleure qualité expliquent en partie cette différence de prix. Le coût de construction prend en compte deux parties :

  • La construction de la maison avec l’isolation thermique
  • L’installation des équipements qui sont nécessaires pour produire de l’énergie et améliorer les performances de consommation

Voici le coût moyen de chacun des éléments liés à la construction pure :

Travaux de constructionPrix TTC moyen
Construction maison autonome1 200 € -1 600 € au m²
Double vitrage150 € à 200 € au m²
VMC double flux1 500 € à 4 000 €
Récupérateur d’eau de pluie1 500 € à 3 000 €
Puits canadien7 000 € à 12 000 €

Voici ensuite le coût des équipements :

Équipements de production d’énergies renouvelablesPrix TTC moyen
Panneaux photovoltaïques8.000 € à 18.000 € selon le kWc
(de 3 kWc à 9 kWc)
Chauffe-eau solaire4.000 € à 5.000 €
Batteries de stockage600 € à 1.000 €
Éolienne domestique10.000 € à 50.000 €

Afin d’aider les propriétaires aux moyens financiers limités dans leur démarche, l’État et divers organismes de financement ont mis en place des aides financières. Voici celles dont vous pouvez disposer en 2022 selon votre projet :

Il existe également des aides financières particulières pour l’installation des équipements. Par exemple, la prime à l’autoconsommation ainsi que le tarif de rachat, tous deux provenant de l’État, servent à réduire le coût lié à l’installation de panneaux photovoltaïques. Les aides sont calculées en fonction de leur puissance :

PuissancePrime à l'autoconsommationTarif de rachat (vente du surplus)
0- 3 kWc380 €0,10 €
3 - 9 kWc280 €0,10 €
9 - 36 kWc170 €0,06 €
36 - 100 kWc80 €0,06 €

Si l'on considère une famille de 4 personnes vivant dans une maison individuelle de 100 m², les économies liées à l'électricité, au chauffage et à l'eau chaude peuvent dépasser 3 000 euros par an. Ainsi, sur 30 ans, les économies sont considérables, notamment du fait de la rentabilité des panneaux solaires et des économies d'énergie liées à la conception de la maison.

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